*Sur l'image : Mme Denise Crispim lors d'une audience à la Cour interaméricaine des droits de l'homme, le 5 juillet 2024.
Recife, Brésil (19 juillet 2024) – La Clinique des Droits de l'Homme de l'Université Fédérale de Pernambuco (UFPE) et l'Institut des Faits et Normes (FNI) ont soumis conjointement un nouveau Mémorial Amicus Curiae à la Cour Interaméricaine des Droits de l'Homme, marquant une nouvelle étape dans la quête de justice pour les victimes de la dictature brésilienne. Ce mémorial se concentre sur le cas de Denise Peres Crispim, Eduardo Collen Leite et autres contre. Brésil, soulignant l'impact transgénérationnel de la violence d'État et le besoin urgent de mesures de justice transitionnelle.
Le Mémorial plonge en profondeur dans les expériences déchirantes de Denise Peres Crispim, une militante politique enceinte qui a enduré la torture et la détention tandis que son partenaire, Eduardo Collen Leite, a également été soumis à des traitements brutaux et finalement exécuté par des agents de l'État.
Le Mémorial affirme que l’État brésilien n’a pas enquêté de manière adéquate sur ces crimes et a négligé de mettre en œuvre des mesures de réparation globales qui reconnaissent l’impact durable de ces violations sur Denise et sa fille, Eduarda Crispim Leite.
Les principaux arguments présentés dans le mémoire sont les suivants:
La violence d'État en tant que problème systémique: le mémoire expose la nature continue et omniprésente de la violence d'État au Brésil, établissant un lien étroit entre les pratiques brutales de l'époque de la dictature et la violence policière continue qui affecte de manière disproportionnée les communautés marginalisées.
Impact transgénérationnel de l'exil: Le Mémorial souligne les conséquences dévastatrices de l'exil forcé, en soulignant le traumatisme psychologique et émotionnel infligé à Denise et Eduarda, qui ont été forcées de fuir leur pays d'origine et de reconstruire leur vie dans un pays étranger. Cette analyse souligne la nécessité de réparations qui tiennent compte des expériences uniques des enfants qui ont hérité de l'héritage de la persécution de leurs parents.
Violation des droits fondamentaux: le mémoire documente méticuleusement la violation de nombreux droits consacrés dans la Convention américaine relative aux droits de l'homme, notamment le droit à la vie, à la liberté, à la sécurité personnelle, à un procès équitable et à l'absence de torture. Il souligne également l'incapacité de l'État à protéger le droit à un nom et à une nationalité d'Eduarda, née en exil et confrontée à des années d'obstacles bureaucratiques pour faire reconnaître légalement son identité.
Populations autochtones, une lutte parallèle: Le Mémorial établit un parallèle convaincant entre les expériences de Denise et d'Eduarda et les violations systémiques endurées par les populations autochtones pendant la dictature. Il souligne comment les politiques d’assimilation forcée, la dépossession des terres et la suppression culturelle ont infligé un traumatisme transgénérationnel à ces communautés, exigeant une approche globale de la vérité, de la justice et des réparations.
Justice en accordant une attention particulière aux droits des femmes: Le Mémorial lance un appel puissant en faveur d'une approche de la justice transitionnelle centrée sur le genre, en mettant l'accent sur les formes spécifiques de violence et de discrimination auxquelles les femmes ont été confrontées pendant la dictature. Il critique le manque de sensibilité au genre dans les mécanismes de justice transitionnelle existants au Brésil. Il soutient que l’État n’a pas reconnu les vulnérabilités particulières des femmes, notamment le recours à la violence sexuelle comme outil de répression et l’impact durable de la séparation forcée des familles et des communautés.
Le Mémorial recommande à la Cour interaméricaine de:
Tenir l'État brésilien pour responsable de son incapacité à enquêter et à poursuivre les auteurs de ces crimes, et à fournir des réparations complètes et efficaces aux victimes et à leurs familles.
Ordonner à l’État brésilien de mettre en œuvre des mesures globales de justice transitionnelle qui répondent aux besoins spécifiques des femmes et d’autres groupes marginalisés, notamment une commission nationale dédiée aux peuples autochtones et la création d’un mémorial dédié aux femmes victimes de la dictature.
Exiger la révision de la loi d'amnistie pour garantir que les auteurs de violations des droits humains pendant la dictature puissent être tenus pour responsables.
Ce Mémorial s'inscrit dans la continuité des efforts dévoués entrepris par l'UFPE et le FNI dans le domaine de la justice transitionnelle. Depuis plus d'une décennie, la Clinique des Droits Humains de l'UFPE mène des recherches et un plaidoyer approfondis sur les questions de justice transitionnelle, avec un accent particulier sur l'héritage de la dictature militaire brésilienne.
Le FNI, quant à lui, a collaboré avec les Nations Unies, en fournissant des études d'experts sur la justice transitionnelle et le développement social, ainsi que sur le rôle des entreprises pendant la dictature brésilienne.
En outre, l'Observatoire interaméricain des droits de l'homme du FNI a déjà soumis deux mémoires Amicus Curiae à la Cour interaméricaine, dont un récent traitant de la violence policière systémique au Brésil et démontrant comment la violence d'État en période démocratique est un continuum de la violence d'État au cours de la période démocratique. dictature.
Pour lire le mémorial complet, cliquez ici:
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